Catégories
Culture WWOOF Tous

WWOOFing et famille : conseils à la source

Plus de 500 hôtes acceptent de recevoir des WWOOFeurs en famille. Une belle idée qui pose des questions d’organisation. Retours d’expériences d’hôtes et de WWOOFeurs.

Plus de 500 hôtes acceptent de recevoir des WWOOFeurs en famille. Une belle idée qui pose des questions d’organisation. Retour d’expériences d’hôtes et de WWOOFeurs.

Sylvia, mère de trois enfants et hôte près de Limoges

« Nous n’avons eu que de bonnes expériences. Ils s’amusent à faire des activités dans un cadre sympa. »

Depuis le début, j’accueille les familles avec des enfants de 1 à 17 ans – à vrai dire, je ne regarde pas. Ce ne sont pas les demandes les plus courantes (nous avons dû en avoir 4 ou 5 ces deux dernières années) et elles se concentrent sur les vacances scolaires d’été. Cette année, ça change un peu : nous avons déjà une famille prévue pour les vacances de Pacques, et même une en juin.

WF – Pourquoi accueillir des familles ?

Bien accueillir les WWOOFeurs est primordial pour nous. Nous avions rénové la maison pour qu’il y ait d’autres chambre, un salon qui peut également être privatisé en chambre pour les enfants, une salle de bain privative, une grande véranda et même une piscine. Ca permet d’allier travail et détente, mais pour nous c’est indispensable d’héberger correctement. Les familles sont ceux qui en profitent un maximum et pour qui ce n’est pas aussi simple de partir. Je suis maman, je sais ce que c’est les vacances – cher, compliqué, pas toujours ce qu’on veut. Alors les accueillir est une évidence. Nous souhaitons même construire prochainement une yourte indépendante, notamment pour les familles : ils pourront prendre leur repas dans un espace personnel quand ils le souhaitent, et se retrouver entre eux. Et puis quand on enchaîne les séjours courts d’une semaine, c’est vraiment important pour nous aussi de garder des espaces d’intimité.

WF – Et toi, avais-tu envisagé faire du WWOOFing avec tes enfants ?

Pendant longtemps je ne suis pas partie en vacance avec mes enfants et j’aurais adoré faire du WWOOFing avec eux – mais je ne savais pas que c’était aussi sécurisé. Ca ne me paraissait pas adapté. Entendez-moi, ce n’est pas parce qu’on a des gamins qu’on ne peut pas faire de l’agriculture ! Mais si c’est pour être logé tous ensemble dans un salon, c’est compliqué. Ici, l’autre avantage c’est qu’il y a peu de risques : nous n’avons pas d’engins motorisés par exemple.

WF : Comment t’organises-tu pour les repas ?

On accueille souvent l’été – une période durant laquelle nous avons des produits de base en quantité. Et je demande aux familles de compléter en faisant les courses pour leurs enfants – évidemment on partage tout, mais ils achètent « l’équivalent ». Les enfants ne sont pas WWOOFeurs, ils ne participent pas aux activités de la ferme, et les familles le comprennent très bien, elles ne sont pas du genre pic-assiette. Et puis, les parents veulent montrer l’exemple donc ils ne mettent pas les pieds sous la table. Nous n’avons eu que de bonnes expériences. Ils s’amusent à faire des activités dans un cadre sympa : les enfants ont la piscine et le grand air, et il y a toujours quelqu’un qui est vigilant.

WF – As-tu des conseils pour les hôtes qui s’interrogent sur l’accueil des familles ?

Je serais ravie de répondre à leurs questions s’ils en ont ! Je pense que c’est l’expérience qui m’a le plus appris. Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus tendances à « faire le tri », à appeler longuement les gens en amont et à dire les choses tout de suite quand il y a un problème. C’est sur qu’accueillir demande de l’énergie, donc il ne faut pas se tromper trop souvent. Entendez-moi bien, on ne compte pas sur les WWOOFeurs pour faire notre travail. Quand on a fait les comptes, qu’il y ait eu des WWOOFeurs ou non, on a le même chiffre d’affaire car le temps qu’on gagne sur le travail agricole on le rend dans les temps collectifs (déjeuners plus longs, etc). Mais honnêtement, ce n’est pas avec les familles que ça pose problème car ils ont les automatismes (nettoyer, ranger derrière eux), le savoir-vivre et les repas sont rythmés par les enfants.

Voir le profil de la Huerta de Veyrinas, de Sylvia et Olivier

Lola et Fabien, hôte-maraîchers et parents de 2 enfants

« Nous avons des enfants, et c’est parfois plus simple de se comprendre avec des familles. »

Nous sommes dans le réseau WWOOF France depuis presque un an. L’été dernier nous avons accueilli deux familles.

WF : Pourquoi ce choix ?

Nous avons des enfants, et c’est parfois plus simple de se comprendre avec des familles : chacun a son propre centre de gravité, ça peut-être plus facile de trouver sa place que pour un WWOOFeur qui vient seul.

WF : Comment s’est organisée la vie quotidienne sur place ?

Chacune des familles était autonome au niveau du couchage. Nous avons pourtant ce qu’il faut mais ils sont arrivés soit en caravane, soit en camion aménagé. La première famille nous aidait le matin, allait visiter le coin les après-midis et en profitait pour dîner tous les soirs à l’extérieur. L’autre famille préférait rester la journée avec nous, et nous prenions tous nos repas ensemble. A chaque fois, ce fût des séjours courts, d’une semaine environ.

WF : Est-ce que ça ne fait pas beaucoup de monde à nourrir d’un coup ?

Les repas étaient simples et on a l’habitude de cuisiner pour des grandes tablées alors ce ne sont pas quelques estomacs d’enfants qui vont grever notre budget ! Bon, c’est vrai que nous n’avons encore jamais eu d’ado à table ;)…

WF : Et côté gestion des enfants dans l’espace de la ferme ?

Nous sommes sur une grande parcelle fermée, les enfants peuvent se déplacer librement. Parfois, je choisissais de faire une chose à laquelle un enfant pouvait participer, comme de la peinture par exemple. Mais ce qu’ils aimaient surtout, c’était s’occuper des poules !

Visiter le profil de la ferme de T.A.N.G.A

Adrien et sa fille Eva, une semaine de WWOOFing dans le Perche

« On participait à toutes les tâches du quotidien. »

WF : WWOOFer en vacances avec ta fille, d’où t’est venue cette idée ?

Je cherchais d’abord une immersion totale à la campagne avec ma fille de 6 ans, et non pas des vacances pas chères (mais finalement, ça a aussi été le cas !). J’étais là pour le plaisir d’être en plein air et d’aider la famille de maraîchers qui nous a accueillis dans le Perche. Ils avaient 3 jeunes enfants et ma fille a pu un peu participer, comme l’aurait fait une petite de la ferme, à ramasser les œufs et nourrir les poules.

WF : Comment s’est organisée la vie quotidienne ?

Nous sommes venus en camion aménagé donc nous étions autonomes sur le couchage. Mais nous prenions tous nos repas ensemble avec la famille qui nous accueillait, du petit-déj au repas du soir. On participait à toutes les tâches du quotidien : on allait “cueillir les courses” dans le jardin, on faisait un peu de troc avec l’éleveur d’à-côté pour la viande. Pour la cuisine et la vaisselle, c’était à tour de rôle, ça se faisait naturellement.

WF : Ta fille a t-elle réussi à s’adapter facilement ?

Sans aucun problème ! Bien sûr, tout n’est pas comme à la maison : nous qui avons l’habitude des baguettes bien blanches, on a mangé du pain de campagne qui se garde longtemps. Personne ne m’empêchait d’aller à la boulangerie du coin si je n’étais pas content ! Mais l’état d’esprit c’est quand même de se laisser embarquer par la vie de la ferme, pas de chercher à appliquer son fonctionnement habituel.

WF : Mais comment s’occuper d’un enfant tout en WWOOFant quand on est une famille monoparentale ?

Quand elle n’était pas avec les poules ou le chien qu’elle rêverait d’avoir, Eva jouait avec ses crayons de couleurs et ses jeux mais aussi avec la famille… elle sait s’occuper. Il y a certainement eu quelques moments d’ennui pour elle, mais d’un point de vue éducatif, je trouve ça bien qu’elle rêvasse un peu.

Thierry, hôte en Ardèche et père de 3 enfants

« Pour que ça marche, mieux vaut avoir des enfants autonomes, à partir de 7 ou 8 ans. »

WF : Après de nombreux accueils de WWOOFeurs en famille, tu as choisi d’arrêter, pourquoi ?

Oui, car accueillir une famille demande naturellement plus de temps que l’accueil d’un WWOOFeur seul : aujourd’hui nos projets sont bien lancés et ne nous permettent plus d’être aussi disponibles.

WF : Quelle expérience en retires-tu ?

Avec la ferme, on a pas trop l’occasion de partir, alors avec le WWOOFing, c’est le monde qui vient à nous ! Nous avons trois enfants qui suivent l’école à la maison, et ma femme est accompagnatrice à la natalité… c’est donc tout naturellement que nous avons reçu plein de familles. Tous les profils sont passés à la maison. A chaque fois ce fût des rencontres singulières. Un de nos premiers WWOOFeurs est même devenu le parrain d’un de mes enfants.

WF : Tu as des conseils à donner pour que tout se passe bien ?

Pour que ça marche, mieux vaut avoir des enfants autonomes, à partir de 7 ou 8 ans. Il faut aussi que la relation avec les parents soit bonne : que les enfants les écoutent suffisamment, qu’ils ne soient pas obligés de crier. Il faut aussi avoir conscience que le WWOOFing en famille ça complique les paramètres d’accueil : rythme, goût pour la nourriture de la campagne, logistique… et ce qui est naturel pour nos enfants à la campagne – se faire griffer par une ronce ou chatouiller par une bestiole – peut devenir un événement parfois très dur à gérer pour un petit citadin. Et surtout, il ne faut pas être pris par des impératifs de production, être relax.

Anne-Laure, hôte en Bretagne

« Les familles de WWOOFeurs
participent aussi à la vie quotidienne. »

Avec Gilles, on accueille au moins 3 ou 4 familles de WWOOFeurs par an, depuis plusieurs années.

WF : Une famille, ça complexifie l’accueil, pourquoi fais-tu ça ?

Je viens de l’éducation populaire, j’aime transmettre et surtout j’aime l’idée de passer des vacances à apprendre et non pas à consommer. Les familles qui viennent en WWOOFing chez nous sont sur la même longueur d’onde, cela fait qu’on se comprend très vite.

WF : Et concrètement, comment ça s’organise ?

Le parent donne un coup de main au jardin pendant que les enfants partent à l’aventure avec les miens qui ont une dizaine d’années. Il faut qu’ils soient assez grands pour ça bien sûr. Les familles de WWOOFeurs participent aussi à la vie quotidienne : ils font quelques courses de temps en temps, aident à la préparation du repas, à mettre la table, etc… Tout s’équilibre très naturellement.

WF : Donnes-tu des consignes à l’arrivée ?

Bien avant ! J’envoie toujours un petit document après le premier contact pour être bien claire. J’y récapitule nos règles de gestion de l’eau, les tâches attendues de la part des parents selon les saisons, l’organisation des repas… Par exemple, nous prenons nos repas ensemble à midi mais pas systématiquement les soirs afin de se préserver des moments en famille. Il faut dire que l’été, la cuisine de notre petit éco-camping permet aux familles d’être autonomes à certains moments.

WF : Et tu n’as jamais eu de mauvaises expériences ?

Une seule si. Cet hiver, une maman et sa fille qui sont venues et reparties le lendemain sans rien dire, même pas au-revoir… On se demande toujours ce qui lui pris ! Va savoir…

Visiter le profil de l’Eco Domaine Le Bois du Barde


Un accueil réglementé

  • Il faut être majeur et avoir adhéré à l’association pour être WWOOFeur.
  • A ce titre, un enfant ne peut bien sûr pas être considéré comme un WWOOFeur.
  • Si il peut accompagner et participer à certaines activités, cela doit se faire en accord avec l’hôte, et bien sûr sous la responsabilité de ses parents.

“Vous souhaitez partager vos conseils et expériences de WWOOFing en famille ? N’hésitez pas à nous écrire à hello@wwoof.fr, nous vous recontacterons pour recueillir vos témoignages. ”

Laisser un commentaire