Denis vient tout juste de valider son BPREA (brevet professionnel responsable d’exploitation agricole) et votre dernier séjour WWOOF vient de se terminer. Raconte ! Comment vous êtes-vous lancés dans cette aventure ?
C’etait avec un camion bien chargé, une voiture pépinière mobile et un chat pas fan de voyages que l’on quittait notre petite maison d’Aix-en-Provence en février dernier. Après une dizaine d’année d’ingénierie, d’activités associatives, d’amitiés en Provence, on est partis pour la grande aventure. Avec Denis, nous avions rejoint le groupe local des Villes en transition pour apprendre à cultiver notre petit jardin en permaculture. Là nous avons rencontré des personnes passionnées qui mettaient plein de choses en oeuvre pour l’agriculture urbaine. Gilles par exemple commandait des plants et des graines à partager, récupérait du fumier, et adorait transmettre ses connaissances… Ca a été une prise de conscience écologique. On s’est demandé ce qu’on pourrait faire pour changer nous aussi, et l’idée du maraîchage est arrivée.

De l’idée à sa mise en oeuvre, il y a un monde ! Beaucoup de renoncements aussi quand on a un poste stable et confortable, non ?
Nous avons eu l’idée de devenir maraîchers en juillet 2019 et nous sommes partis en février 2020. Le temps de nous renseigner sur les conditions de notre départ. Nous avons vu que nous étions éligibles au programme Démission-reconversion, ce qui nous a permit de nous lancer. Denis a choisi de se former en préparant un BPREA à distance, et de compléter la théorie par la pratique en faisant du WWOOFing.

Depuis, vous avez partagé la vie d’une dizaine de fermes. Ca a été formateur ?
Sur les dix fermes où nous avons vécus, pas une seule ne se ressemblait. Le type de sol, le climat, la situation géographique… expliquent cela, mais aussi les valeurs de ceux qui les cultivent. Par exemple, pour certains, la priorité était d’avoir des prix bio abordables. Ailleurs, c’était d’utiliser le moins de plastique possible, ou encore de ne pas travailler le sol, ou de faire le choix de se mécaniser ou non… Tous cela conditionne les façons de travailler. On a pu observer une grande diversité dans les modèles de fermes et les techniques de culture. Voir tout cela a été très formateur !

Comment se sont passés les échanges et la transmission avec vos hôtes ?
Au début, nous avions prévu de ne rester qu’une semaine par ferme. Mais nous avons vite compris que c’était insuffisant. Pour faire vraiment connaissance et créer un lien de confiance, il faut rester au moins 2 ou 3 semaines. Je dois dire que nous avons senti un vrai élan de transmission parmi les maraîchers rencontrés, tous des gens cool et en confiance. Nous avons apprécié cette générosité de partage envers les porteurs de projets que nous étions. On a pu voir tous les aspects concrets du métier en aidant nos « hôtes » mais nous avons aussi échangé sur les aspects économiques de leur projets.
Et aujourd’hui, quels sont vos plans pour l’avenir ?
Nous avons la possibilité de nous installer sur un terrain familial dans le Cantal. Je dois dire que je doute un peu car lancer une production maraîchère exige beaucoup de temps et les conditions économiques sont difficiles. On sait que ce n’est pas évident de sortir un salaire pour deux personnes ! Mais si nous nous lançons, on sait que nos premiers légumes devraient sortir l’été prochain.
Graines de maraîchers, le blog !
Cécile a répertorié ses observations sur un blog qu’elle a tenu tout au long de son périple. Graines de maraîchers est une petite mine de connaissances et d’observations récoltées au plus près du terrain.
4 réponses sur « Se former sur la route : histoire de reconversion vers une micro-ferme. »
Bonjour
En lisant votre expérience et bien je dois dire que j’en ai les larmes aux yeux ,vous réalisez tout ce que je rêve de faire sans en avoir le courage de tout plaquer en cette période de pandémie. Me sentir utile,libre,travailler la terre, produire élever des animaux en particulier les chèvres j’ai une certaine attirance pour elles , leur lait ,le fromage et toutes les transformations possibles. J’aimerai faire un changement de vie radicale je travaille comme commercial dans un entrepôt de boissons mais j’aime faire pleins de choses mais par ou commencer voilà
Au plaisir de vous relire
Merci pour cette pause et découvrir votre projet
Je vais vous suivre activement
Gaëlle de l’eure
Merci Gaelle pour ce commentaire. L’association est là pour vous accompagner et pour vous permettre de tester ce changement de vie. De nombreux de nos hôtes ont des expériences très riches et des profondeurs d’analyse des étapes à franchir pour s’y mettre. N’hésitez plus !
Bonjour,
Bravo pour le grand saut! c’est incroyable d’avoir réussi comme vous l’avez fait!
j’envisage également un reconversion. j’aimerais savoir par quel organisme vous êtes passé le BPREA à distance?
merci en tout cas de nous montrer que c’est possible!
caroline
Cécile sera certainement heureuse de vous renseigner à son tour : vous pouvez la contacter ici : https://medium.com/@c.lafforgue
Bienvenue chez nous Caroline !