
Le WWOOFing, un mouvement populaire et spontané
En 1971, Sue Coppard, jeune secrétaire à Londres la semaine, décide d’utiliser ses week-ends pour aider de petites fermes engagées dans l’agriculture biologique. Un moyen pour elle de se mettre en mouvement, au grand air, tout en défendant l’agriculture biologique naissante, dont elle partage les valeurs.
Pour lancer son projet, elle poste une petite annonce intitulée “Working Weekends on Organic Farms”… Une quinzaine de réponses plus tard, quelques week-ends à refaire le monde, bottes aux pieds avec les fermiers qui l’accueillent… Et le WWOOFing était né.
Depuis, le WWOOFing (devenu depuis World Wide Opportunities on Organic Farms) a essaimé à travers le monde et fédéré des centaines de milliers de personnes autour de cette envie et de ce besoin commun « Vivre et apprendre dans des fermes biologiques »
« Je ne me doutais pas que le WWOOF deviendrait un réseau mondial ! Mais WWOOF répond aux besoins d’un si grand nombre de personnes que ça devait se produire. Le contact avec la nature est l’équivalent psychologique de la vitamine C. J’ai l’impression que WWOOF m’a choisie comme vecteur : une secrétaire vivant à Londres, sans famille ou amis vivant à la campagne, se languissant de la vie rurale alors que je regardais les feuilles d’automne voler le long du pavé. »
Sue Coppard

WWOOF France, une association pour des vacances engagées
En France, après une expérience d’un an de WWOOFing à l’étranger à la fin des années 90, David, citadin parti sans connaissances agricoles, revient changé. Il réalise que l’expérience concrète de la terre (du choix des semences au mode de travail des sols…), mais aussi le partage de modes de vie durables (se nourrir de ce que produit le jardin, récupérer l’eau de pluie, isoler son habitat…) est un moyen d’éveiller les consciences écologiques de nombreux urbains vivant hors-sol. L’idée d’importer cette pratique en France fait son chemin. Il quitte Paris pour la Haute-Savoie et décide avec Alexandra, sa compagne, de lancer WWOOF France en 2007.
Au gré des compétences des bénévoles qui s’investissent dans l’association, un livret papier, puis un site internet voient le jour et l’association grandit. Aujourd’hui, elle compte environ 17 000 adhérents (WWOOFeurs et hôtes confondus) ainsi qu’une petite équipe de 4 personnes et de nombreux bénévoles, qui ont à coeur de préserver l’esprit désintéressé et non-consumériste du WWOOFing.
Le WWOOF à l’heure des plateformes : préserver l’esprit désintéressé et non-consumériste
Né d’un engagement de terrain et d’esprits militants, le WWOOFing est aujourd’hui confronté à la réappropriation superficielle de son modèle. En effet, des plateformes numériques à but très lucratif, dont le modèle économique se base sur la massification (gratuité d’une partie afin d’attirer et de créer un effet de masse) marchandent désormais la solidarité et le partage.
Le principe d’aider contre le gîte et le couvert comme but en soi ne perverti t-il pas le modèle de partage désintéressé de la vie paysanne ? Faire du WWOOFing c’est d’abord être sincèrement intéressé par l’agroécologie : j’ai envie de t’aider, alors le gîte et le couvert deviennent rien de plus qu’un moyen de m’accueillir.
L’aventure humaine à deux pas de chez soi
Ces entreprises nous donnent à nous, associations de WWOOFing, l’occasion de réaffirmer notre projet de coopération vieux de 50 ans, basé sur des rapports humains non-consuméristes et militants avant tout. On le clame encore et toujours bien bien fort : le WWOOFing, ce ne sont pas des vacances pas chères, mais des vacances engagées.
A l’heure où les villes du bout du monde s’uniformisent sous l’effet du low-cost, pour nous, la véritable aventure est l’aventure humaine, celle de l’engagement, à deux pas de chez soi.
Devenir hôte WWOOF France n’est donc ni gratuit, ni automatique. Seuls les profils en cohérence avec la Charte du WWOOF sont admis au sein de l’association. Nous menons aussi un travail d’animation de réseau sur le terrain qui nous semble précieux pour que notre projet puisse continuer à jouer son rôle éducatif. C’est par ce même mouvement que WWOOF France veille au respect du droit du travail et lutte contre le travail dissimulé.
A quoi servent les cotisations ?

Association à but non-lucratif, WWOOF France n’est pas une entreprise et ne génère donc pas de profit. Le montant des cotisations sert à animer et à défendre le réseau WWOOF, mais aussi à soutenir des projets agroécologiques.
L’association tient à soutenir les membres du réseau WWOOF en contribuant tous les mois à des projets de financements participatifs. Pour nous soumettre votre projet, merci de remplir ce formulaire.
Par ailleurs, ces cotisations ont permis à WWOOF France de lancer un programme d’accueil de demandeurs d’asile dans les fermes du réseau, le programme WWOOFing Solidaire.
Le WWOOFing, un réseau global et local
WWOOF France est l’association officielle du WWOOFing en France et, à ce titre, elle est garante des valeurs de la Charte du WWOOF au niveau de la fédération des organisations de WWOOF (FoWO) et de l’association internationale de WWOOF (WIA).
En effet, le WWOOFing est un mouvement international incarné dans une cinquantaine de pays par une association locale afin de maintenir une connaissance fine des fermes du réseau. Cette coopération entre associations WWOOF vise à promouvoir l’agroécologie paysanne comme alternative sociétale à l’échelle nationale, européenne et mondiale.
Nous soutenons aussi l’agroécologie par notre engagement au sein de la fédération régionale d’agriculture biologique (FRAB) de Nouvelle-Aquitaine, une des régions françaises les plus dynamiques du réseau WWOOF.
WWOOFing et loi du travail en France
S’initier à une vie de plein air tout en aidant bénévolement des fermes à taille humaine et respectueuses de la nature… ce projet relève non seulement d’un élan spontané mais aussi d’un équilibre souhaitable pour nombre d’entre nous. Pourtant, cet élan populaire s’est heurté au droit du travail français en 2014. Accusé de travail dissimulé, le WWOOFing est rapidement défendu par une pétition de plus de 50 000 signatures en quelques jours.
L’association est reçue par le ministère de l’agriculture pour expliquer son projet. L’occasion d’une mise au point qui aboutira à une définition précise du WWOOFing. Désormais, il est présenté, dans la convention de lutte contre le travail illégal de février 2014, comme une activité non présumée salariée, au même titre que l’entraide agricole ou le bénévolat, lorsque les conditions d’exercice de l’activité ne caractérisent pas une activité salariée.
Depuis, la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et WWOOF France se sont mis d’accord sur une définition commune du WWOOFing et sur ses conditions d’application (en savoir plus).