"Je suis infirmière et de je suis venue découvrir le métier de bergère et éleveuse." Comme Ine, prés de 2500 WWOOFeur.ses viennent avec l'intention première de découvrir un métier. Dominique et Jean-Luc lui ont transmis leurs gestes, acquis au cours d'une vie d'expérience. Ces cinq dernières années, 2000 membres de l'asso WWOOF se sont installés paysans ou paysannes.
C'était un comme réaliser un rêve intérieur. Celui de vivre au rythme des brebis, de conduire ces petites tâches blanches dans l’herbe verte. Je m'appelle Ine, je suis infirmière dans les Flandres.
J'avais été frappée par la réalité du travail de berger l'été dernier déjà. À vélo, j'avais quitté la Belgique pour rejoindre le Mercantour, dans les Alpes, où j'avais aidé un jeune couple de bergers et leurs trois enfants.
Dès que j'ai pu, je suis repartie : 1500km à vélo plus loin, je suis arrivée en Vendée dans la ferme de Dominique et Jean-Luc.
Après avoir été bergers en transhumance, ils se sont installés éleveurs, et on monté leur fromagerie artisanale. Ils travaillent en plein air, en agriculture biologique. Et, par choix aussi, en traite manuelle.
Chez eux, je découvre un livre d'or. "Le jour où j’ai senti les brebis derrière moi, j’ai compris que c’était ça que je voulais faire”, signé Lili. Ils ont des nouvelles de plusieurs autres personnes venues en WWOOFing chez eux. D'autres vocations se sont créées suite à ces expériences : Candy s'est installée paysanne en poule pondeuse, Julie a lancé son élevage de brebis… Toustes ont complété cette expérience par des diplômes. Mais c'est à la ferme de la Chancelière qu'a eu lieu le déclic.
Creuser son envie d'installation agricole
Cette fois, c'est mon tour. Je reste un mois et j'appréhende un peu en arrivant. Je ne suis pas encore certaine de ce que je vais faire de ses connaissances. Je n'ai pas pour objectif clair de devenir bergère. Ce dont je suis sûre c'est qu'un enthousiasme irrépressible m'envahi pour me lever le matin. Préparer la traite, aller chercher le troupeau, traire à la main, faire du fromage, garder le troupeau avec les chiens, changer de prairies...
Jour aprés jour, je découvre tout le circuit de production : de la traite à la commercialisation (du circuit court!). Mais aussi les brebis que je commence à reconnaitre. J'apprends une foule de petites choses. Par exemple, Jean-Luc m'apprend à bien fixer cette barrière de bois qui contient la paille. Il me montre sa manière de faire les nœuds avec les ficelles récupérées qui entouraient la botte de foin, des noeuds sans boucle car elles peuvent se blesser facilement, se prendre une patte ou faire tomber les palettes sur elles. Les brebis et les chèvres on ne peut pas leur faire confiance, il faut que tout tienne bien.
J'aime le soir et les repas au chaud. c’est le moment où l'on se retrouve car Dominique ne mange pas le midi. C’est un moment de partage où on parle et on rigole ensemble. Dominique et Jean-Luc ne reçoivent qu'une personne à la fois. On ne partage pas juste le travail. Ils m'ouvrent leur vie de famille, avec leurs goûts, leurs histoires, leurs façon de cuisiner et de voir le monde. c’est beau mais c’est dur aussi parce que ça montre la réalité. Il n’y a pas de masque et on rentre complètement dans la vie des hôtes. Le WWOOFing, c’est être dans la réalité.
Après un mois, l'heure est venue de rentrer. Dominique m'a proposée de me remmener en Belgique afin de faire un crochet chez des amis éleveurs qu'ils vont me présenter.
Je réfléchis à ce que je vais faire par la suite. Peut-être retourner à l’école pendant un an ou deux, pour avoir plus de connaissance sur l'élevage. Ou bien travailler en saison et alterner avec mon métier d'infirmière quelques mois. M'installer seule, je ne pense pas que ce soit réaliste, mais je veux faire quelque chose avec ça.
Je n'imaginais pas que j'apprendrais autant ici. Et que cela ne se limiterait pas au monde magique des "brebis, fromages et chiens de berger". J'ai non seulement fait ma toute première tomme en fromagerie, mais aussi appris à domestiquer deux jeunes boucs et tous les "rituels" qui s'y rattachent. Une tout autre vie que la mienne !
Nous n'avons pas de matériel agricole, nous faisons nos fromages dans une petite fromagerie aux normes et nous trayons à la main par choix.
Si vous tenez un journal/BD/Insta/blog/etc. de vos expériences, quelque soit sa forme, il pourrait contribuer à améliorer notre expérience collective.
Faisons tourner les idées et les histoires ✊
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