« J’étais danseuse classique professionnelle, je me posais déjà pas mal de questions sur la catastrophe écologique, et la crise du Covid a accéléré les choses. J’ai eu besoin d’aller voir la nature de plus près, de faire du WWOOFing. J’ai regardé les fermes près de chez moi en Gironde, et je suis allée chez Kenza et Guillaume. Ce fût une très belle surprise. C’est chez eux que j’ai eu le déclic !

J’ai pu faire beaucoup de choses : désherbage, récolte de fraises, construction de pissotières pour filles. J’ai aussi planté des pieds de vigne. Cette expérience a confirmé ma prise de conscience. À la ferme, j’ai posé beaucoup de questions à mes hôtes et aux autres WWOOFeurs.ses sur leur parcours de vie, leur formation. On m’a répondu, on m’a conseillée, que de rencontres !
« Étudier la nature par correspondance, entre quatre murs ! Ça n’avait plus de sens… »
J’ai décidé de m’intéresser de plus près au BTSA gestion
et protection de la nature, sans trop savoir ce que j’allais en faire ensuite. Pour le moment, j’avais besoin d’outils pratiques et intellectuels pour agir à mon tour !
À la fin de l’été, alors que je retournais en Pologne où je travaillais à l’Opéra de Wroclaw, j’ai préparé ce diplôme à distance… Et au fil des jours, je me rendais compte que mon travail ne me convenait plus. J’ai pris la décision d’arrêter et je suis rentrée à Bordeaux pour terminer mon diplôme.
Et là, ça n’a pas été facile. Je me suis retrouvée entre les quatre murs d’un appartement en train d’étudier la protection de la nature par correspondance 😅 ! Tout cela n’avait pas vraiment de sens… Alors j’ai décidé de retourner en WWOOFing. Et cela a été une excellente idée.
« Aider à la ferme le matin, travailler ses cours l’après-midi et être tous ensemble le soir. »
J’avais en tête d’étudier mes cours pendant mon temps libre et de les mettre en application le reste du temps. J’en ai parlé et j’ai été acceptée par une ferme géniale dans le lot. À la Ferme Lou Cornal, j’aidais le matin, je travaillais mes cours l’après-midi et le soir on était tous ensemble.
J’étudiais les agrosystèmes en théorie dans les livres, et quand je fermais mes cahiers, j’allais balader les chèvres. Je pouvais poser mes questions à mes hôtes : pourquoi planter du Sorgho plutôt que du maïs par exemple… C’était très riche. Une sorte de formation sur mesure en somme.
« Ça a rallumé en moi la flamme de l’engagement, ça fait du bien ! »
Mais dans le fond, ce qui m’a le plus aidée a été de rencontrer des gens hors de mon milieu. Les WWOOFeurs.ses que j’ai rencontré.e.s n’avaient pas de parcours linéaires, ils avaient exploré et essayé des choses. Ça m’a encouragée et ça a aussi rallumé en moi la flamme de l’engagement. Et qu’est ce que ça fait du bien ! J’ai aimé être parmi ces personnes qui travaillent à la ferme du matin au soir, qui travaillent du matin au soir et gardent
toujours le sourire, car ils sont ensemble.
À mon retour, je suis retournée plusieurs fois au Jardin de ZakYom, mon premier WWOOFing, qui n’est pas loin de chez moi. On se connait bien maintenant. Tout en terminant mon BTS pour juin 2022, j’ai lancé aussi un blog, Primaire. Car après une année passée à me poser beaucoup de questions, je sais ce que je veux : devenir journaliste spécialisée dans l’environnement, pour proposer des alternatives écologiques et sociales face à la catastrophe écologique. Et devinez à qui j’ai consacré mon premier article ?… À ce lieu de WWOOFing qui aura bouleversé ma vie. »

Faire du WWOOFing au Jardin de ZakYom
Explorer Primaire, magazine lancé par Lucie

Une réponse sur « « Des gens qui avaient testé autre chose, des parcours non-linéaires » »
Merci pour cette belle vision de du rapport entre wwoofing, prise en compte de son engagement, parcours de vie et espoir. Bel alignement de planètes pour « un monde meilleur ».