AG 2024 : bilan, projets et fête collective

L'AG a commencé par un bilan de l'année écoulée (cf. Rapport annuel 2024 ). L'équipe a d'abord évoqué son chantier prioritaire , celui du travail sur la gouvernance (cf. plus bas) sur lequel elle s'était engagée lors de son élection à l'AG 2023.
Autre grand travail abouti en 2023, la mise en place de la plateforme commune à tous les pays de WWOOFing de la fédération internationale (FoWO qui fédère près de 100 000 membres à travers 130 pays ) pilotée par l'association WWOOF France. Mutualisation des outils et des compétences ont été possibles grâce à un travail coopératif entre les associations de WWOOFing.

Le CA a exposé les résultats de l’étude d’impact menée avec l’Institut Agro Dijon qui sont venus confirmer la pertinence d'une des raisons d’être de l'association le rôle transformatif de l’expérience en WWOOFing . Partager la vie paysanne fait prendre conscience de la dimension politique des choix de consommations alimentaires. Et montre que pour 5 % des WWOOFeur·ses, l’expérience se poursuit même jusqu’à l’installation agricole (soit une estimation de 2 500 fermes sur les cinq dernières années).

L'équipe a relevé que le mouvement WWOOF contribuait à sa hauteur au renouvellement paysan. C’est dans cet esprit de résistance à la disparition de l’agriculture paysanne que le CA a proposé un placement dans la foncière Terre de Liens .

Le travail quotidien de l'équipe salariée a été expliqué, et les indicateurs de bon fonctionnement ont été exposés.

En effet, pour assurer sa mission associative (cf. ci-dessus) les administrateurs pilotent le travail d'une équipe de 6 salarié.es chargées de gérer les outils de mise en relation (plateforme web), d'assurer la formation aux valeurs (webinaires, rencontres sur le terrain, animation de réseau) mais aussi de sélectionner les fermes et d'assurer la régulation en cas de problème de respect de valeurs du WWOOFing.

Des indicateurs clés ont été rappelés : 74% des demandes d'adhésion de fermes ont été acceptées en 2023, contre 79% en 2022 . Il s'agit de bien identifier les fermes bio et paysannes et de lutter contre les risques de travail dissimulé : les cadres des accueils en WWOOFing est rappelé lors des approbations des fermes : la personne accueillie en WWOOFing partage des tâches agricoles, mais aussi une partie de la vie quotidienne. Elle ne remplace pas un travailleur, mais accompagne ses hôtes dans une relation de partage et d'échange.

95% des commentaires ont été positifs cette année, mais l'équipe a géré 40% de signalements supplémentaires. Ce chiffre serait surtout un signe de confiance en l'association désormais bien identifiée comme instance de régulation en cas de problème. Enfin, les points de contacts avec les adhérents ont été multipliés (visites de fermes, apéro WWOOF, participations à des événements de terrain) et une personne a été embauchée en partie sur de l'animation territoriale.

Les administrateurs ont ensuite présenté les projets qu'ils et elles avaient travaillés cette année et souhaitaient soumettre à l'assemblée générale. Ces projets ont été débattus lors d'un temps de questions. Celui de l'application mobile a été le plus discuté : crainte du tout numérique pour certains, nécessité de rester en contact et de parler à tous pour les autres. Le CA a signalé sa prudence et sa vigilance critique sur le sujet du numérique . Certains d'entre eux ne possèdent d'ailleurs toujours pas de smartphone.
Les projets ont été votés largement par les participants.

C'était une des priorités de l'équipe lors de son élection en 2023 : un an pour établir une gouvernance associative démocratique, solide et bien alignée avec les valeurs du WWOOFing. Accompagné par un avocat spécialisé en droit associatif, le CA s'est réunit à de nombreuses reprises pour aboutir à une version améliorée des statuts. Les objectifs étaient les suivants :

- Le caractère politique et social de l'association a été ajouté dans les statuts : affirmer que WWOOF est une association d’éducation populaire et pas simplement une plateforme d’échange Internet.

- Mettre en place une gouvernance collégiale et collaborative en passant d'un modèle pyramidal (président - trésorier - secrétaire) à une organisation plus horizontale. Elle est basée sur une déconcentration des rôles et pouvoirs décisionnaires du bureau vers l’ensemble des administrateurs bénévoles pour une gouvernance partagée. Ce système plus démocratique est aussi une façon de sécuriser la gouvernance.

- Adopter un fonctionnement adapté à la taille de l'association : distinguer les membres actifs, impliqués dans le projet associatif (les bénévoles de terrain qui font des visites de fermes, animent le territoire, représentent l'association, tiennent des stands lors des événements, produisent des articles…) des membres bénéficiaires. Les membres actifs identifiés pour leur implication plus marquée dans le projet associatif sont éligibles au CA.

Ces statuts ont été présentés, expliqués et votés par l'assemblée générale.

Pour finir, des élections ont eu lieu pour les 3 postes au conseil d'administration. Huit candidats se sont présentés. Bruno Doucet, qui se représentait à son poste a été réélu, et l'assemblée générale a également choisit à une large majorité Charlie Paysal et Mahaut Roussel. La première connait bien le monde associatif bio et paysan pour avoir travaillé pour le réseau des AMAP pendant plusieurs années. La seconde accompagne à l'installation agricole paysanne et connait bien le WWOOFing pour l'avoir pratiqué pendant plusieurs années. Voir présentation ci-dessous.
Aujourd'hui, le CA s'équilibre selon une diversité d'âges (de 26 à 68 ans), genres et statuts, hôtes et bénévoles.

Camille et Pierrick forment le groupe Crusoé . Les deux musiciens ont profité de leur venue à l'AG pour nous faire partager leurs chansons poétiques et engagées sous le soleil de fin d'après-midi. Ils arpentent l'Europe en WWOOFing, écrivent et composent en route. Les Tabarnards ont pris le relai à la tombée de la nuit. Tout feu, tout flamme, venus tout droit du Larzac.

Claire, dans son solo de clown nous a fait tordre de rire. Dans la salle, tout le monde s'est prêté au jeu - mention spéciale pour Sushi, Guacamole et Taboulé.

Il faut dire que l'absurdité du gaspillage, de la malbouffe et de l'industrie alimentaire se prête bien à l'absurde. Très souvent ça nous énerve et parfois ce système nous désespère. Mais ce jour là, nous avons réussi à en rire. Et ça nous a fait un bien fou.

Se retrouver entre paysan.nes et WWOOFeurs.es a été l'occasion d'échanger sur les difficultés de transmission pour certains et des désirs d'installation pour les autres. Éric, éleveur en Saône-et-Loire est en cours de transmission de sa ferme. Il a partagé les dispositifs d'accompagnement de son département. Dans les autres territoires, l'accès n'est pas toujours le même comme a pu le raconter Cathy pour qui la transmission a été entravée par les procédures et qui ne s'est pas sentie aidée. Pour Hugo, jeune paysan, c'est en WWOOFing qu'il a trouvé son nouvel associé.